Refuge Saint-Joseph

Prendre le temps de vivre, de ressentir, de contempler et de se sensibiliser à la conservation des territoires fragilisés par l’homme grâce à la transformation d’un conteneur en refuge de montagne.

Contempler les qualités intrinsèques d’un lieu, dans le silence apaisant de la nature d’un parc national. Ce moment est une pause dans un monde en accélération. Une impression d’immensité et de liberté s’en dégage. Le projet architectural qui s’y inscrit devient une balise perceptible sur le territoire, influençant la façon de le découvrir et de le vivre. En ce sens, comment l’architecture peut-elle devenir un support au développement des régions et de leurs parcs, à la sensibilisation des visiteurs et à la contemplation des paysages sublimes sans contraindre la conservation de leurs écosystèmes? Dans ce contexte précis, le parti architectural proposé devait donc trouver le juste équilibre entre nature et culture, entre conservation et mise en valeur. Il devait trouver des solutions innovantes et adaptées afin de réduire l’impact anthropique d’une nouvelle construction dans un parc national, tout en permettant la création d’espaces intérieurs et extérieurs dotés d’un esthétisme novateur invitant les visiteurs à la contemplation et au développement d’un sentiment d’appartenance à ce lieu public.   

Ici, le rôle de l’architecture fut de mettre en scène l’environnement diurne et nocturne en jouant avec la lumière, les percées, les panoramas et les différentes perspectives sur la forêt boréale et les affleurements rocheux granitiques. Ainsi, le refuge du mont Saint-Joseph résulte d’une compréhension holistique du contexte de projet et d’une lecture sensible du paysage naturel et accidenté dans lequel il prend place.

 

Date : 2019

Lieu : Parc National du Mont-Mégantic, Canada
Superficie : 16 m2

Client : Société des établissements de plein air du Québec (SÉPAQ)

Phase : Construit
Photos : Marilène Blain-Sabourin et SÉPAQ

Le projet propose une architecture contemplative, écologique et respectueuse du lieu dans lequel elle s’insère.

Pour se faire, la réutilisation d’un conteneur inutilisé par le parc et situé à la base de la montagne s’est imposée comme une opportunité. Une opportunité impliquant des dimensions restreintes et rigides qui a su guider la conception du projet. Nichée, telle une boite noire, au sommet de la montagne, son insertion dans la nature sera variable selon les saisons et les diverses fluctuations de l’ensoleillement. Intégré à son environnement l’été, le refuge deviendra de plus en plus présent au gré des saisons pour atteindre son apogée l’hiver. Le noir étant facilement perceptible sur le manteau blanc, caractéristique des sommets enneigés. Non seulement ce contraste met en valeur le bâtiment, mais il met aussi en scène la nature dans laquelle il s’intègre. Que ce soit un océan de nuages diffus, une chaine de montagnes verdoyantes, un ciel étoilé vertigineux, un rocher de syénite, un paysage empreint de nordicité ou le rayonnement timide des premières lueurs du jour, l’orientation du bâtiment ainsi que ses ouvertures permettent la contemplation saisissante de la nature aux rythmes éphémères.

S’appuyant sur la nature pour dicter son implantation, le projet s’est aussi inspiré de cette dernière dans le choix de sa matérialité et son expression. La verticalité de la matérialité extérieure rythme les façades et offre un dynamisme à cette boite rudimentaire. La verticalité et la texture qui en découlent ajoutent aussi une subtilité et une sensibilité qui rappelle la nature dans laquelle cette boite est déposée.  Pour sa part, le contraste entre l’intérieur et l’extérieur apporte une richesse à la matérialité intérieure simple et rustique du refuge.

L’architecture ne s’impose pas dans un paysage naturel ou culturel, elle en est plutôt issue.