Un projet architectural est un contexte pour pallier à la distance sociale, la précarité et l’isolement. Il devient un prétexte pour ouvrir une discussion sur les inégalités sociales et l’exode rurale qui sévit dans diverses régions de la province.
La prémisse d’un projet peut ainsi aider à aplanir les inégalités, agir sur la cohésion entre les différents intervenants et faciliter le soutien offert à une population.
En ce sens, le projet du centre acéricole d’Aménagement Forestier Coopératif des Appalaches (AFCA) se veut une solution à l’augmentation des coûts de production pour les producteurs locaux en répondant au problème de pénurie de main-d’œuvre spécialisée qui menace la production acéricole actuelle. Par des formations constantes de transfert de connaissances et un volet en recherche et développement, le centre acéricole permettra d’ancrer de nouveaux résidents dans la région tout en générant des emplois polyvalents de qualité. Finalement, ce centre souhaite aussi offrir des services complémentaires aux membres de la coopérative afin de pallier aux problèmes de renforcement des capacités locales et d’infrastructures désuètes qui ne répondent plus aux nouvelles normes de production.
Bref, le développement du centre contribuera au maintien du tissu social rural et à la continuité du développement économique de la région du Haut-Saint-François.
L’architecture du bâtiment est intégrée au site. Un dialogue constant entre la forêt et le bâtiment existant adjacent existe, animant la dualité et la friction entre nature et production. Une section du bâtiment symbolise le regard sur la nature, l’introspection, l’humain et le privé, alors que la seconde symbolise l’ouverture, l’efficacité, la marchandise et le lien avec le public.
Cette dualité est mise en scène dans le choix des ouvertures, de la disposition spatiale et de l’interaction avec les fonctions déjà existantes sur le site.
Le parti architectural du bâtiment rappelle l’esthétisme des granges traditionnelles et des cabanes à sucre. Utilisant le bois provenant d’industries locales, la construction du bâtiment souhaite minimiser son impact sur l’environnement tout en conservant une morphologie régionale.